1 an et deux mois auparavant

Le 17 juin, un dimanche, une gigantesque manifestation devant l'entrée nord d'Almogar, à l'origine pacifique, tourna à l'émeute. L'enquête révéla que des éléments infiltrés dans la foule en prirent le contrôle en provoquant les forces de l'ordre par les jets de pierre et puis en se retournant contre la foule elle-même à coup de Tazer. Simultanément, des tirs de roquette furent utilisés pour faire diversion. La première clôture d'Almogar fut enfoncée par la pression d'un mouvement de panique de la foule au cours duquel de nombreux innocents furent écrasés. La meute s'engouffra dans la brèche et sembla se calmer tandis que les ambulances affluaient. Croyant que le mouvement agressif avait été éteint par le drame déjà considérable, une part importante des forces de l'ordre se mêla à la foule pour aider au sauvetage. Ce fut une erreur dramatique. Les manipulateurs en profitèrent pour relancer leur attaque, appuyés par deux tireurs d'élite équipés de terminators et installés dans des camping-cars à plus de trois cent mètres. Avant d'être neutralisés, ces derniers abattirent seize policiers, tuant ou blessant grièvement au passage quelques douzaines de manifestants qui avaient commis l'erreur d'être dans les lignes de tir. Les détonations, les cris, le sang, et quelques coups de Tazer de plus, finirent de faire se lever un vent de folie sur la scène devenue un carnage terrifiant. Dans la confusion extrême qui s'en suivit, quand la foule renversa la seconde clôture et se mit à menacer de renverser la troisième et dernière clôture, l'officier des forces de sécurité d'Almogar en fonction à ce moment fit déployer ses hommes en armes pour défendre l'intégrité de la Base. Il fut décapité par une balle de Terminator tandis que ses hommes tiraient à balles réelles des rafales de fusil d'assaut au-dessus des têtes. Finalement, sur ordre du préfet, trois avions de lutte contre les incendies de forêt furent dépêchés d'urgence pour larguer sur la foule des tonnes d'eau chargée d'une substance urticante, tandis qu'un peloton de blindés prenait position en zigzaguant pour ne pas écraser les corps laissés au sol par la foule qui oscillait en hurlant entre clôture et rangs de policiers. Quand les survivants furent finalement dispersés, on compta près de cent morts et dix fois ce nombre de blessés, ce qui déborda tous les hôpitaux de la région. À partir de ce jour, une ambiance de guerre urbaine totale régna sur Almogar.